Le travail le dimanche va-t-il booster le secteur de la garde d'enfants ?

Quels sont les impacts du travail le dimanche sur le secteur de la garde d'enfants ?

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La loi Macron au secours des franchisés

Le marché de la garde d'enfants est toujours tendu, et la concurrence est rude entre les différents acteurs du secteur. C'est pourquoi l'annonce de l'élargissement du travail le dimanche semble être une bonne nouvelle pour quiconque souhaite créer une entreprise de garde d'enfants en franchise.

Une loi destinée à fluidifier l'économie

La « loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques » du ministre de l’Économie Emmanuel Macron a connu un parcours chaotique. Après de longs débats et un recours à l'article 49.3, et en dépit de la censure de 23 de ses 308 articles par le Conseil constitutionnel au début du mois d'août, la loi a finalement été approuvée.

Parmi les refus des Sages, on compte l'enfouissement de déchets nucléaires à Bure dans la Meuse, la publicité pour le vin et la réforme des prud'hommes et du plafonnement des indemnités en cas de licenciement. Ces mesures seront présentées au Parlement dans les mois à venir, tandis que la loi sera mise rapidement en application. Ainsi, de nombreuses dispositions telles que la création de lignes d'autocars entre les grands villes, la réforme des professions réglementées, les modifications du permis de conduire, et surtout l'élargissement du travail le dimanche entreront bientôt en vigueur.

Une demande destinée à augmenter

Pour les professionnels du secteur, le calcul est enfantin : Plus de Français qui travaillent le dimanche, cela veut dire plus de têtes blondes à garder chaque semaine. Or, le segment des jeunes enfants de 0 à 3 ans est déjà saturé : il manquait en 2008 près d'un demi-million de places d'accueil collectif ou individuel, ce qui représente 20 % des enfants de cette tranche d'âge.

Quand les accords territoriaux seront signés, il y a fort à parier que les franchisés spécialisés dans la garde d'enfants verront leur activité augmenter sensiblement. A quelle échelle, c'est en revanche difficile à dire : si les familles mono-parentales sont souvent forcées d'avoir recours à des professionnels le dimanche, ce n'est pas le cas quand il y a deux parents. D'autant plus que dans le secteur du service à la personne, il existe déjà des dérogations applicables deux dimanches par mois.

Des incitations qui feront pencher la balance

La loi Macron a pensé aux coûts entraînés par la garde des enfants : en effet, quel intérêt un salarié aurait-il à se priver de son repos dominical si le supplément financier ainsi généré devait être absorbé par la garde ? Ainsi, les employeurs devront participer aux frais. La hauteur de cette compensation sera déterminée prochainement et inscrite dans les conventions collectives.

Il reste à savoir si les salariés seront enthousiastes à l'idée de travailler le dimanche. Les étudiants employés à temps partiel et les seniors (au nombre de 500 000 d'après le sociologue Serge Guérin) ne rechigneront certainement pas, mais beaucoup de mères de familles préféreront sans doute passer leurs dimanches avec leurs enfants plutôt qu'avec ceux des autres.

Quoi qu'il en soit, le secteur devrait se réjouir de cette nouvelle mesure et se préparer à une augmentation d'activité, voire à recruter de nouveaux franchisés !

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